Le sujet traité par le collectif rÉGALons-nous lors des journées du patrimoine a interpellé les visiteurs du Port.
Chaque année, toutes les villes européennes célèbrent les journées européennes du patrimoine en mettant à l’honneur leurs monuments et musées. L’idée : démocratiser la culture auprès de tous et « sensibiliser les citoyen.ne.s à la richesse et à la diversité culturelle de l’Europe. »
Cependant, le mot patrimoine renvoie à « ce qui vient des pères. » Et, au-delà même de son étymologie, ce terme traduit une réalité : notre culture commune est construite à 95 % sur des biens et des événements artistiques, culturels, scientifiques, sportifs ou encore politiques ... masculins.
L’espace de sensibilisation rÉGALons-nous visait à engager la discussion avec les passant.es autour de trois thèmes :
- l’invisibilisation des femmes dans l’histoire, au travers de portraits de femmes méconnues mais ayant marqué l’histoire
VS - la sur-visibilisation des femmes dans la publicité par l’érotisation et la sexualisation des corps.
- les noms de rues
Le jeu de cartes « Elle était une fois » était aussi proposé afin de faire un focus sur l’évolution des droits des femmes en matière d’accès à l’emploi, aux compétitions sportives...
Le bilan
Il y a eu du passage régulier et cet espace de sensibilisation a été globalement bien accueilli. Plusieurs personnes ont dit apprécier le fait que la question de l’invisibilisation des femmes dans l’histoire soit questionnée sur l’espace public, car c’est une problématique peu abordée en général et peu connue.
Le terme « matrimoine » (qui existe depuis le Moyen Age) a étonné plusieurs personnes n’ayant pas fait le lien avec l’origine du mot (ce qui vient des mères).
Les femmes présentées sous forme de portraits étaient globalement très méconnues des personnes.
Certains ont été dérangés par l’action menée, et notamment par les images de l’espace « Les femmes dans la publicité ». La discussion a été engagée sur les rapports sociaux de domination et la question des privilèges masculins VS les violences, discriminations, inégalités subies par les femmes. Ces échanges confirment bien que les résistances sont encore nombreuses et qu’il est difficile de déconstruire des stéréotypes de genre.
Un sujet local
Suite au constat qu’aucune des rues de La Haye-Fouassière ne porte de nom de femme, il a été demandé aux personnes présentes de faire des propositions :
Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi, Nathalie Sarraute, Alexandra David Neel (exploratrice), Jeanne Chauvin (1ère femme à exercer en tant qu’avocate), Madeleine Brès (1ère femme à accéder aux études de médecine), Julie Daubier (1ère femme à avoir obtenu son baccalauréat), Anita Conti (scientifique et écrivaine), Anne Quéfelec (pianiste)...
Aucun.e participant.e n’a réussi à proposer le nom d’une femme qui aurait marqué l’histoire de la commune, mais quelques pistes ont été émises :
- 1ère femme institutrice de la commune
- 1ère Hayonnaise à avoir obtenu son baccalauréat
- Hayonnaise ayant marqué le milieu viticole...