Monsieur le Maire avait invité les habitantes et habitants qui le souhaitaient, et qui le pouvaient, à se réunir devant la mairie, mercredi 21 octobre à 18 h 30, pour un hommage à Samuel Paty.
Avant de marquer une minute de silence en signe de recueillement, Vincent Magré a tenu à rappeler le rôle de l'Éducation et les valeurs de la République.
Mesdames et Messieurs,
Nous vivons aujourd’hui un jour d’hommage national qui est en même temps un jour de deuil. Partout en France, c’est l’hommage de la République à l’un des siens. Je veux nommer Samuel Paty, enseignant, lâchement assassiné il y a quelques jours dans la commune de Conflans-Saint-Honorine. Assassiné pour y avoir enseigné l’esprit critique, sans lequel il n’y a pas d’école ni de République. Assassiné pour y avoir défendu la liberté d’expression sans laquelle il n’y a pas de démocratie.
Je veux dire ici, au nom de tous les élus et au-delà, au nom de toutes les habitantes et tous les habitants de notre commune, combien l’école est l’épine dorsale de notre République et qu’il faut la défendre contre toutes les forces qui veulent la détruire. Défendre l’école contre l’ignorance et contre l’obscurantisme. Défendre l’école pour œuvrer à l’émancipation de tous les enfants bientôt citoyennes et citoyens appelés, parce que c’est leur destination, à vivre ensemble. L’émancipation ou la liberté, telle est le fondement de l’école et la mission de tous les enseignants de France et dont il faut saluer sans cesse le travail au lieu de céder aux critiques faciles.
Je veux aussi rappeler que la République est une et indivisible. Rien ne peut ni ne doit être au-dessus de la communauté nationale. Aucune autre communauté n’est souveraine que celle instituée par le peuple uni et constitué en République. Dans ces conditions, il faut lutter là aussi contre toutes les formes de division. Il ne s’agit pas de ne pas reconnaître les identités diverses qui composent la France. Ces identités historiques ont toujours fait et font encore la richesse de notre pays. Mais il convient de faire vivre ces identités sous la loi commune et la République, porteuse d’un projet collectif. À toute fin utile, je veux dire ici qu’il nous faut éviter tous les amalgames qui auraient pour effet de produire de la division supplémentaire dont la France n’a pas besoin.
Ce soir, notre commune vient témoigner de son soutien à la famille de Monsieur Paty. Dans un instant, notre silence viendra s’accorder au silence collectif de ce jour pour dire notre horreur face au terrorisme et notre peine face à cet assassinat ignoble. Mais notre silence viendra aussi dire notre attachement à l’unité républicaine, sans quoi aucune vie commune n’est possible. De ce silence, nous entendrons monter nos cœurs déterminés à battre pour la liberté.
Vincent Magré