Pour que les commerces considérés comme "non-essentiels" puissent ouvrir à nouveau leurs portes, Vincent Magré adresse une lettre au Préfet et à la Députée de notre circonscription.
"À la suite de l'annonce par le Président de la République des mesures de confinement dans le but de lutter contre la propagation de la Covid-19, en imposant la fermeture des commerces « non essentiels », le Gouvernement a manifestement fait le choix de favoriser les grandes surfaces au détriment du commerce de proximité. Or, où court-on les plus grands risques ? En allant dans une grande surface où s’agglutinent plusieurs centaines de personnes ou chez la fleuriste de la commune ? On peut légitimement se poser la question et cette décision génère une concurrence déloyale et un sentiment, parfaitement justifié, d’un « deux poids, deux mesures », d'une rupture d'égalité de traitement et donc d'une injustice.
Je sais que certains maires ont pris des arrêtés pour autoriser l’ouverture des petits commerces. Si cette démarche a le mérite d’attirer l’attention, elle présente il me semble un risque majeur pour les commerçants. En effet, c’est par décret que le Gouvernement a choisi de fermer les commerces non-alimentaires. Or, en France, dans la pyramide du droit, un décret est supérieur à un arrêté. C'est pourquoi, il est impossible pour un arrêté de s’opposer à un décret. Ces arrêtés laissent donc les commerçants seuls devant les sanctions qu’ils encourent car ils n’ont aucune valeur légale. Ils font tous, d’ailleurs, l’objet de recours par les Préfets.
À titre personnel, je refuse de faire croire aux commerçants que le maire que je suis a le pouvoir légal d’autoriser la ré-ouverture de leurs boutiques. C'est faux, et c'est justement tout le problème.
Néanmoins, il n’est pas question de rester les bras croisés. J'ai donc écrit à Monsieur le Préfet de Région et à Madame Sophie Errante, députée de la 10e circonscription de Loire-Atlantique, pour leur faire part de mon opposition face à cette injustice, et je ne doute pas qu'ils feront remonter cette colère ressentie par nos commerçants, que je sais ne pas être le seul à partager. De même, je leur demanderai qu’ils se fassent les porte-paroles d’une demande de modification de la politique sanitaire prenant en compte le sens des responsabilités des maires et leur capacité, avec leurs équipes, à organiser l’offre de commerces et de services adaptée aux besoins et aux nécessités de leur territoire.
Lors de son allocution du mercredi 28 octobre, le Président de la République a expliqué qu’il prendrait en compte les remontées des élus locaux. Qu’il entende par cette lettre notre opposition, notre colère et notre pleine détermination à défendre et préserver nos commerces locaux tout en garantissant le respect des règles sanitaires nécessaire à la lutte contre la COVID19. »
Vincent Magré